Tuesday, December 12, 2006

Embouteillages

Je descends de chez moi a 10h
je reste 30 min coincée dans un monde fou
aux cotés de la statue dressée sur la place
ou a été assassiné Jebran Tueni
des militaires, des cameras, des hommes, des femmes en pleurs,
des posters, des drapeaux, des chansons...

Ma tête commence a tourner
mais qu'est ce qu'on a fait pour en arriver la?
Et je continue ma route
la tête plus perdue que ce qu'elle n'était a mon réveil

Je décide l'impossible:
oublier ce qu'on vit
je ne veux penser qu'a du superficiel
la politique ne l'est pas
et elle a effacé le superficiel
je continue ma route
la tête plus perdue qu'au moment ou je suis arrivée devant la statue


Dix minutes plus tard
entre la musique pour oublier
et la tête des gens pour me rappeler
je me trouve coincée dans un embouteillage
cette fois pour changer
encore des militaires, des cameras, des hommes, des femmes en pleurs, des posters, des drapeaux, des chansons...
Je reste 30 min coincée dans un quartier de la ville
ou on a décide de suivre une révolution a l'aveuglette

je décide l'impossible
effacer de mon champ visuel ces milliards de personnes, et ces tentes, et ces odeurs de chawerma et ces arguiles, et ces feux de bois, et ces toilettes publiques, et tout ce que j'entend comme hommes qui crient et scandent
la réalité ne rappelle qu'a la réalité
je continue ma route
avec plus d'ingrédients pour alimenter ma perdition

Et me retrouve...
bien sur coincée
Place Sassine
ou les chars ont occupé la place
autre fois c'est a dire il y a quelques mois c'étaient les gens qui l'occupaient
posters de la vierge censée nous protéger
Jemayel, car elle est en son nom sa place
encore des posters d'hommes morts, assassinés
ville fantôme vivante

je tente encore l'impossible
mais je n'y arrive pas
encore quelque une heure sur la route
et j'arrive a destination
la tête dans les pommes
l'humeur noire
l'envie de me casser de ce foutu trou

l'envie que ça s'arrange
l'envie qu'on en parle plus
qu'on en voit plus
qu'on y pense plus

jamais

et a demander aux gens qu'on aime
qu'est ce que tu as t'as pas l'air heureux...

quelle question

je tente encore l'impossible
arriver un jour a destination sans qu'on ne m'impose autant d'embouteillages

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